Espace de discussion dédié aux femmes qui aiment les femmes dans la montagne, dans la campagne! Mais aux autres aussi !

F comme Figure…

Poursuivons l’invisiblentaire…

H.Saule Sorbe -

Je ne me trompe pas beaucoup si j’ose dire que ce sont les « étrangers » qui ont rendu les Pyrénées « visibles » et d’autre part que très peu de femmes sont officiellement associées à la notoriété des Pyrénées.
Henri IV semble davantage associé à l’image du Béarnais qu’à celle du pyrénéen. Quant à Roland de Roncevaux…Faut il considérer Henry  Russel, né de père irlandais mais né à Toulouse comme un « étranger »… c’est vrai ça se discute ! Carbonnière, Candolle, amoureux de la flore des Pyrénées eux sont vraiment venus d’ailleurs (mais je vous l’accorde , leur notoriété est assez limitée…).

Les Anglais… ce sont quand même bien eux qui ont levé le voile, changé le regard sur le paysage (forcément, ils avaient des porteurs et ne venaient qu’aux beaux jours ! )  venus aux thermes,aux courses, faire de l’Avion …
Mais où sont les femmes dans les figures célèbres qui caractérisent les Pyrénées dans la seconde moitié du XXème siècle? Bon pour le ski c’est Isabelle Mir et Annie Famose …d’accord… mais elles vivent dans les Alpes, à Avoriaz …enfin , c’est déjà ça…
Voici ce que donne le moteur de recherche de Pyrénées magazine quand on tape « figures  » :
Henry Russell : magazine n°2 –  Un berger basque : magazine n°4 – Une aubergiste des cimes : magazine n°5 – Ramond de Carbonnières : magazine n°6 – Une championne d’ULM : magazine n°7 –  Lucien Briet : magazine n°8 – Un orpailleur : magazine n°9 – Paul Dutournier : magazine n°10 – Pablo Casals : magazine n°11 – Claude Clochard (pilote d’hélico) : magazine n°12 – Robert Ollivier : magazine n°13 – Gérard Onesta. Les Pyrénées, épine dorsale de l’Europe : magazine n°114 – Christian Jouve. « Les Pyrénées comme destination unique » : magazine n°115 – Claude Gais. Monsieur NTIC : magazine n°116 – Augustin Pyramus de Candolle : magazine n°117 -Itinéraire d’un vétérinaire gâté : magazine n°118 – Une vie de … Maître-chien : magazine n°121 –
Pas mieux sur la Revue Pyrénées … je vous laisse faire le pourcentage de figure masculine par rapport aux figures féminines…

Et pas mieux sur la référence interplanétaire de recherche … Google… (!) En cherchant bien on trouve :
Annette, la star de Béost en Ossau  : Égérie des peintres, « top model » avant l’heure, Annette Fondacave fut le modèle incontournable en vallée d’Ossau durant le première moitié du XIX° siècle. Soit … sympa pour l’anecdote et merci pour l’archétype…

Hélène Saule Sorbé, artiste … seule féminine décrite dans la recension de la Revue Pyrénées….http://www.revue-pyrenees.com/spip.php?rubrique171  . voir illustration
Maria Antonio Simo, une pyrénéiste catalane, reconnue comme figure historique dans l’alpinisme en Catalogne, voire en Espagne… (morte  à 92 ans en 2007)
Même la Bernadette Soubirou (qui au passage est liées aux Hadas puisque la Grotte étaient surement une grotte de Hadas … Cf Isaure Gratacos, Femmes Pyrénéenne) ne « remonte » pas en femme célèbre des Pyrénées…!

Donc parmi les figures qui ont rendu les Pyrénées visibles, les femmes restent, comme ailleurs, les invisibles, alors que dire des lesbiennes dans ce brouillard épais? Les femmes n’auraient elles franchement rien fait qui puissent attirer l’attention ? Les historiens sont ils aveugles ou mauvais communiquant sur leur travaux de recherche ? La faute aux médias ?
Oui tiens que font les médias ?

Voici un extrait d’un article de psychologie (décembre 2010) http://www.psychologies.com/Culture/Medias/Articles-et-Dossiers/Dans-les-medias-les-femmes-sont-invisibles
« Les femmes demeurent invisibles dans les médias, au mieux secondaires. C’est le dur constat dressé par la commission de réflexion sur l’image des femmes dans les médias, présidée par Michelle Reiser, philosophe, réalisatrice et membre du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel. Présenté jeudi 25 septembre, le rapport fait office d’un pavé jeté dans la mare. Si les stéréotypes de la femme associée à une séductrice ou à une ménagère ne sont malheureusement pas nouveaux, la question de l’invisibilité des femmes dans la presse, à la télévision ou à la radio n’avait pas encore été soulevée.
Dans la presse écrite, à la radio et à la télévision, a observé la Commission, « la parole d’autorité est incontestablement masculine » : 80 % des « experts » qui donnent leur point de vue sont des hommes, tandis que 80 % des « anonymes » interrogés sont des femmes (« Rapport sur l’image des femmes dans les médias », 25 septembre 2008). Dans les journaux télévisés, c’est la figure de la mère, inquiète ou victime, qui est l’« archétype dominant »… Pourquoi en sommes-nous encore là, après des décennies de lutte pour les droits des femmes et la parité ? Les expertes, philosophes, psychanalystes, sociologues, économistes ou biologistes existent. De nombreuses femmes travaillent dans les médias. Alors d’où vient cette médiatisation inégale du savoir et de la pensée ? Certes, les conditionnements éducatifs et culturels ont la vie dure. Certes, les journalistes s’entourent souvent des mêmes spécialistes.

Mais la réponse se situe peut-être aussi à un autre niveau, plus intime, plus individuel. Et si les femmes préféraient l’ombre à la lumière ? Si elles avaient moins d’appétence pour « se mettre en avant » ? Cette infériorité numérique dans la vie des idées serait-elle l’effet d’une autocensure, consciente ou inconsciente ? »

Et peut on être visible aujourd’hui sans les médias, avoir une existence sociale dans les médias ???  On voit bien que pour beaucoup de sujet, ce sont eux qui font ressortir des « modèles » parfois surfaits, parfois fondés … Cela me conduit à la question suivante, a t’on besoin de modèle, de référence pour exister… où sont nos modèles, qui sont nos, vos modèles, où trouver nos modèles … ? ? ?

Commentaires sur: "F comme Figure…" (6)

  1. Concernant les figures féminines célèbres des Pyrénées,pourquoi en irait-il des Pyrénées différemment du reste de l’ Europe ?(du monde?)Et si on comparait les populations, la concentration pyrénéenne de femmes célèbres serait sûrement proche de zéro%!Dans nos montagnes comme ailleurs, ce sont les hommes qui st aux manettes!Et depuis si longtemps! Pour ce qui est de « Pyrénées Magazine », il est intéressant de jeter un oeil sur les mentions légales de la page éditoriale où l’on peut voir que la quasi majorité des postes de pouvoir sont occupés par des hommes(directoire,comité de rédaction).Les hommes cooptent les hommes ds tous les domaines, « naturellement » si on peut dire.La parité obligatoire est peut-être une solution!?
    Visibles sans les médias? Impossible pour les lesbiennes si elles veulent que leur situation évolue rapidement. Or, nous voulons tout tout de suite, n’est-ce pas?les médias accélèrent l’évolution des mentalités. Mais il faut les surveiller, garder un oeil sur eux et se méfier des modèles qu’ils nous proposent justement (comme tu le dis: »modèles parfois surfaits, parfois fondés »)
    Question suivante très intéressante, mais il est tard.

  2. Merci pour ton commentaire Sab, on attend ton avis sur la question suivante. bon week end .

    • Désolée…..J’étais partie qqs jours…..dans les Pyrénées!!
      Je m’aperçois que la chute de mon dernier message est un peu rude: j’ai du oublier qqchose!
      Pour ce qui est des modèles…! Les enfants ont parait-il besoin de modèles pour structurer leur personnalité: « il faut donner le bon exemple aux enfants »,dit-on.Le mot bon déjà pose problème; il y a peu encore, les couples homos étaient considérés comme étant un mauvais exemple pour les enfants vivants avec eux. Heureusement, il semblerait que les enfants d’homos n’aient pas plus de soucis que les enfants d’hétéros; l’exemplarité, à mon avis, résidant principalement dans l’amour. Celui que l’on affiche dans le couple et celui que l’on donne à l’enfant.
      Les lesbiennes ont-elles besoin de modèles?En fait, je dirai non. Elles ont besoin de solidarité, d’entraide(=amour) pour s’affirmer, se « structurer ». On peut s’inventer des modèles, pourquoi pas, pour illustrer, pour le fun, pour la visibilité! Mais attention aux copier-coller.C’est un lieu commun que de dire que chaque parcours est unique; le mien est différent de chacun des vôtres. Je n’ai pas besoin de modèles auxquels m’identifier, mais j’ai furieusement besoin d’échanger!
      Mais quelle est ta réponse à la question des modèles, Hada?

  3. coco65 a dit:

    J’aime bien l’idée que les femmes aient moins d’appétence à se mettre en avant. Historiquement l’espace public n’a jamais été le lieu d’expression des femmes. Quelques unes d’entre elles ont pris la liberté de parole, ont occupé le devant de la scène, par conviction, par nécessité, mais rarement pour conquérir le pouvoir!
    Et je crois que c’est cette notion de « pouvoir » qui fait la différence. Le « besoin de pouvoir » n’est t-il pas exclusivement masculin? L’homme n’aurait il pas besoin de ce pouvoir public et médiatique pour affirmer sa supériorité ou tout simplement pour exister? N’y aurait il pas un accord inconscient entre l’homme et la femme sur l’exercice du pouvoir? Car finalement dans la sphère privé, dans la vie sociale,qui à le pouvoir sur l’autre? En observant les relations homme/femme, les contours du pouvoir masculin sont bien moins évidents.
    En Afrique se sont les communautés de femme qui s’organisent pour assurer la survie, en Europe de l’est les femmes sont hyper-présentes à la reconstruction économique de leur pays.
    Le pouvoir de l’homme me semble être de la poudre aux yeux, une chimère, et les médias une grande hypocrisie, surement parce que se sont les mêmes qui les dirigent!
    Quant aux modèles, contrairement à Sab, je trouve qu’ils sont nécessaires. Ils nous montrent parfois des chemins sur lesquels nous n’irions pas, ils enfoncent des portes et nous ouvrent des horizons nouveaux, ils nous bousculent, nous poussent au delà de nos limites. Je trouve que c’est une forme d’encouragement à aller vers soi même…

  4. Des modèles, faut il des modèles… ?
    Il me qu’un modèle définit des lignes, les rend intelligibles, reproductibles… Ce côté reproductible me parait incompatible dans la construction de l’identité personnelle que l’on soit lesbienne ou hétéro d’ailleurs. Les modèles sont des constructions. Ces constructions me paraissent assez objectives quand elles reprennent une réalité, je pense à aux modèles des peintres ou sculpteurs qui font dans le figuratif. Les modèles de personnalité, de parcours de vie sont peut être beaucoup plus marqués par le regard de celui qui « peint » ce modèle. Le regard peut être celui d’un biographe, de la presse, du lecteur tout court qui va interpréter et « modéliser ».
    Bon on pourrait en discuter longtemps, pour conclure, je dirais juste que, de mon point de vue, le modèle est utile pour les repères, les références, les exemples qu’il peut donner…mais il est inutile voire dangereux de chercher à le copier fidèlement. Car comme tu dis Sab, chaque parcours est différent, unique. Si dire cela parait évident, je crois que ce n’est pas une évidence chez les jeunes…

  5. […] sportives y trouveront peut être des Figures ! plus d’infos sur  : […]

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